Evangiles des dimanches de l’Année C

Mercredi des Cendres

A Carême, tu jeûneras. Pourquoi?

Jeûne, aumône et prière… voilà trois mots marquants du carême. Jeûner, c’est apprendre à aimer la faim, à apprivoiser la peur du manque, sans la fuir à toutes jambes, afin de pouvoir ouvrir la main et donner sans en crever. Et si vous jeûnez vraiment et que votre corps encaisse le coup, votre corps criera de lui-même vers Dieu, dans une prière qui ne pourra qu’être sincère parce qu’elle naît de la faiblesse.

1er dimanche de Carême

Trois tentations pour le prix d’une.

La tentation, c’est de vouloir réaliser l’évangile par des moyens non évangéliques. C’est le fait de croire que les moyens de l’évangile ne sont pas assez efficaces et de vouloir passer par d’autres moyens pour réaliser l’évangile. C’est le péché de l’Église dans son histoire. C’est la tentation de Jésus sur la montagne, à laquelle, Lui, il résiste.

2e dimanche de Carême

L’élu transfiguré: la tente, le temple et le royaume

La théologie parle beaucoup d’histoire, mais pas assez de géographie. Or, le christianisme n’est pas seulement une façon d’aller au ciel mais aussi d’habiter la terre. Dans le récit de la transfiguration, Moïse, Elie et Jésus représentent trois façons différentes de considérer l’élection, trois façons d’habiter la terre, figurées par la tente, le temple et le royaume. Et dorénavant, dit le Père, c’est Jésus qu’il faut écouter.

3e dimanche de Carême

Ministère de la défense. Le figuier et le sacrifice

Le sacrifice consiste à prendre la vie des autres pour nourrir la sienne. Ministère de la défense, dites-vous ! Son répondant critique, c’est l’anti-sacrifice : donner sa vie pour que les autres vivent. Le figuier, planté à la fin de l’évangile de ce dimanche pourrait bien être l’allégorie de l’un et de l’autre. Périr comme lui ou périr comme le Christ, that is the question.

4e dimanche de Carême

Sous le signe du Jubilé. Justice, mérite et gratitude

Parabole de l’enfant prodigue, le fils aîné a raison: Dieu n’est pas juste. Mais non par défaut, plutôt par excès : car il est le Dieu du jubilé. Ni juste, ni injuste mais surjuste, d’une justice débordant dans la fête.

5e dimanche de Carême

Les noces suspendues. La Femme, la Loi et la Grâce

L’évangile de la femme adultère aurait pu s’appeler ‘un mariage, un enterrement’. L’adultère montre le raté d’un mariage et la lapidation, l’enterrement. Mais les vraies noces ratées, c’est entre Jésus et la femme. Énigme? Explications!

Dimanche des Rameaux et de la Passion

Une Passion de Noël. Question de princesse et de paix

La Passion selon Luc a un lien plutôt curieux avec son récit de Noël. Et qui dit Noël dit les enfants. Et qui dit enfant dit peut-être aussi des histoires (de princesse). Peut-être pas si imaginaire, à la fin!

Dimanche de Pâques

Pâques. Au bout d’un chemin de croix

Les chrétiens sont trop prompts à « sauter » sur la joie de Pâques. Les évangiles qui racontent l’événement, pour leur part, sont souvent très sobres. L’essentiel pour eux, c’est la croix, l’histoire de la Passion.

2e dimanche de Pâques

Thomas & Co. Le doute, les blessures et la tunique

Deux choses dans l’évangile d’aujourd’hui. Ce n’est pas Thomas qui touche Jésus, c’est lui qui est touché. L’autre : à quoi doit ressembler la communauté du Ressuscité, pour que des gens comme Thomas y trouvent leur place ?

3e dimanche de Pâques

Des Apôtres échoués. A Repêcher d’urgence

Pierre se jette à l’eau. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Déjà une fois, comme Jésus, il voulait marcher sur l’eau et commença à se noyer. Aujourd’hui, c’est tous les autres qu’il entraîne dans sa noyade. Dans cette pêche miraculeuse, ce ne sont pas des poissons qui sont pêchés, ce sont les apôtres qui sont repêchés, d’urgence, par Jésus.

4e dimanche de Pâques

Le règne du faible. Le lion, l’agneau et les brebis

Qu’est-ce que la résurrection? Question que creuse le temps de Pâques. Le doute de Thomas nous avait montré qu’elle est communauté. La confession de Pierre, qu’elle est guérison. Quid du bon pasteur?

Dimanche de Pentecôte

Morts de peur. Du vent, du feu, du Verbe

Dimanche de Pentecôte: j’aimerais m’arrêter juste au récit de la descente de l’Esprit – et au sein de ce récit, à trois des images associées à l’Esprit saint: le souffle, le feu et la parole.

Dimanche de la Sainte Trinité

Quand Dieu joue à Ping-pong. La trinité et la vie

Qu’est-ce que la Trinité? Réponse: question mal posée. C’est là, en effet, une affaire sans issue qui fait les choux gras des critiques depuis toujours. La seule réponse est peut-être l’expérience.

13e dimanche du temps ordinaire

Les morts et le renard. Du bon usage des proverbes

Laissez les morts enterrer leurs morts. Voilà une des paroles de Jésus qui sonnent dures aux oreilles. On ne dit pas des choses comme ça à ceux qui sont en deuil, n’est-ce pas. Mais, en réalité, est-elle si méchante que ça ? N’est-ce pas là simplement un proverbe ? Tout le monde le sait : il faut éviter de prendre les proverbes à la lettre et c’est peut-être à cela qu’invite ce verset et, par-delà, tout l’évangile de ce dimanche. Pour répondre aux trois volontaires qui, enthousiastes, veulent le suivre, Jésus utilise trois proverbes que, pauvre de nous, nous sommes souvent tentés de prendre au premier degré. On n’a jamais vu en effet des morts enterrer des morts. Ce sont toujours les vivants qui s’en occupent. Que veut donc dire Jésus ? Et cela a-t-il un lien avec l’épisode malheureux des samaritains qui précède ?

17e dimanche du temps ordinaire

M. Quiconque, l’ami du milieu et la théorie de la banane

Car, quiconque demande, reçoit. Euh, vraiment ? Si l’on interroge M. Quiconque, il nous dirait bien le contraire. Il a plutôt l’impression de s’affairer à la demande et, souvent, d’en recevoir, pas vraiment.

24e dimanche du temps ordinaire

Au nom de ceux qui ne comptent pas

L’évangile de ce 24e dimanche du temps ordinaire (C) et le commentaire que j’en fais pourrait s’intituler : le problème des 1 %.

26e dimanche du temps ordinaire

Le paradis est certain, l’enfer seulement possible

Un homme se retrouve dans un lieu associé dans l’imaginaire chrétien à l’enfer. Et on ne sait pas trop quelle est sa faute… L’évangile de ce 26e dimanche du temps ordinaire a quelque chose de dérangeant.

27e dimanche du temps ordinaire

Avoir une foi petite, c’est suffisant

Vous connaissez peut-être un de ces quatre livres. L’influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine de Ruwen Ogien. Ou : Minimal Theologies de Hent de Vries. Ou encore : Réussir sa mort : anti-méthode pour vivre de Fabrice Hadjadj. Ou: Small is beautiful de Ernst Schumacher. Si vous les mettez ensemble, vous arrivez à fonder quelque chose comme une foi en mode mineur. Voilà.

28e dimanche du temps ordinaire

La lèpre, le piège et la gratitude

Allez vous montrer aux prêtres… Et si la première phrase prononcée par Jésus dans l’évangile de ce dimanche était un piège? Alors neuf y sont tombés et un seul a pigé le truc. Non pas malgré qu’il était étranger mais parce qu’il était étranger.

29e dimanche du temps ordinaire

La deuxième foi (sans ès Monsieur!)

Dans l’évangile de ce dimanche, notre sympathie va tout naturellement vers la veuve. Sympathie naturelle pour la veuve et l’orphelin. Nous célébrons sa foi et sa persévérance. C’est ce que St Luc lui-même fait, avec l’introduction-chapeau qui coiffe la parabole et oriente, d’autorité, son interprétation. Mais la foi de la veuve n’est peut-être qu’une première foi. Il y a une sorte de deuxième foi que Jésus s’inquiète de ne pas trouver quand il reviendra, peut-être même pas chez la veuve !

30e dimanche du temps ordinaire

Quand je dis moi. L’idole, la vérité et la prière

Deux hommes montent au temple pour prier… Pourquoi prions-nous ? Pour être exaucé ? Non, pas seulement dit l’évangile d’aujourd’hui. La prière est destinée peut-être avant tout à rendre juste.

33e dimanche du temps ordinaire

Fausses alertes. fin et Fin du monde

Le comble pour un chrétien, nous dit l’évangile de ce 33e dimanche, ça serait de se tromper de fin du monde. Telle me semble la bonne nouvelle d’aujourd’hui, à l’approche de la fin de l’année liturgique. À savoir : puisque la fin du monde aura forcément lieu, la question principale est de ne pas périr avant qu’elle n’arrive.