Le sacrifice consiste à prendre la vie des autres pour nourrir la sienne. C’est l’objet d’un ministère de la défense: tuer pour protéger ! Son répondant critique, nommons-le « anti-sacrifice ». C’est tout le contraire : donner sa vie pour que les autres vivent. Le figuier, planté à la fin de l’évangile de ce 3e dimanche de Carême pourrait bien être l’allégorie de l’un et de l’autre. Périr ou non comme le Christ, that is the question.
Le figuier stérile
Il faut commencer la lecture de l’évangile de ce dimanche par la fin. La parabole du figuier, en effet, constitue le thème central, autour duquel les autres aspects de l’évangile sont des variations. Et commençons par dire que les histoires de figuier stérile dans l’évangile, il y en a un certain nombre, toutes aussi énigmatiques les unes que les autres.
Mais avant l’évangile, l’histoire du figuier commence dans le jardin d’Éden. Adam et Eve viennent de manger du fruit de l’arbre de la connaissance et première conséquence, ils se découvrent nus. Jusque là, ils étaient « protégés » par l’auteur du jardin. Mais soudain, après la faute, ils se découvrent nus et sans défense. Ils mettent alors en œuvre un processus d’auto-protection: ils cueillent une feuille de figuier pour se couvrir.
Le figuier devient donc le symbole par excellence de l’auto-défense. Et ses conséquences seront bientôt visibles lorsque Caïn tue son frère pour protéger sa propre vie : on ne tue que parce qu’on a peur d’être tué. Le figuier représente ce que l’homme fabrique de ses propres mains par opposition à ce qu’il reçoit des mains de Dieu. Il représente l’effort humain pour se protéger une fois perdue la protection de Dieu.
C’est cet effort pour se protéger soi-même sans Dieu qui est frappé de stérilité. C’est peut-être pourquoi, partout où le figuier apparaît dans l’évangile, il est montré comme un arbre stérile, maudit. Voilà le thème principal de notre évangile. En présentant le figuier stérile, il montrer la stérilité d’un certain nombre d’autres choses.
1ere variation: Théologie de la prospérité ou la mathématique divine
Les interlocuteurs de Jésus ne font pas que rapporter les faits. Ils ont leur propre interprétation: si les Galiléens ont été tué, c’est parce qu’ils l’ont mérité. Et cette interprétation sur laquelle on le « branche », ça a le don d’énerver Jésus, à en juger par sa façon de répondre. L’interprétation, en effet, repose sur une doctrine: si l’on est bien, c’est parce qu’on est récompensé pour ce que l’on fait. Et si l’on est mal (tué par Pilate, par exemple), c’est qu’on est puni pour ce que l’on fait, également. C’est ce que répètent les amis de Job aussi, par exemple. C’est ce que répètent les disciples quand ils voient l’aveugle-né dans Jean 9.
C’est ce que répètent d’autres prophètes et autres charismatiques encore de nos jours. Voyez par exemple, quand DJ Kerozen (qui mériterait largement de figurer dans un livre de théologie) chante :
Un enfant de Dieu ne peut jamais échouer
Si par la foi, l’on peut déplacer des montagnes,
C’est que, par cette même foi, tu peux effacer tes souffrances.
Pour le DJ, il est clair : « un enfant de Dieu ne peut jamais échouer », la réussite matérielle est donc une récompense divine. Et il est rejoint (ou précédé) par d’autres pasteurs, comme Nicholas Duncan-Williams, fondateur de la Christian Action Faith Ministries, une des plus grandes communautés pentecôtistes du Ghana, qui écrit, commentant Gn 1,29-30 :
Nous réalisons que Dieu n’a jamais prévu que nous, ni aucun autre être humain, soit malade, effrayé, inférieur, vaincu ou en situation d’échec. […] En toute vérité, Dieu est l’Être le plus prospère de l’univers. Il est le seul qui n’a jamais eu à réduire ses dépenses, à licencier des gens, à souscrire un prêt ou un bail, et qui n’a jamais été locataire de quoi que ce soit. Dieu est quelqu’un qui a réussi sa vie.
Nicholas Duncan-Williams, You are destined to succeed
Mais la souffrance est-elle vraiment une punition ? Et la prospérité, vraiment une récompense ? L’expérience montre que la chose est loin d’être aussi simple et qu’il y a des raisons de douter de l’exactitude cette mathématique divine. Job en premier clame son innocence. Les psaumes, à sa suite, sont traversés de complaintes infinies sur la souffrance du juste. Et, on vient de le voir: ce que l’homme fait de ses mains, donc ses mérites aussi, est frappé de stérilité. Jésus oppose donc un démenti plus que formel à la théologie sous-jacente à cette interprétation. (Ce qui ne l’a pas visiblement empêché de prospérer).
C’est pourquoi Jésus explique plus d’une fois que cette doctrine est une fausse piste. Et sa croix en sera le démenti le plus formel : le juste souffre aussi et meurt même « sans avoir rien fait » pour mériter quoi que ce soit. C’est ce qu’il dit encore en ce dimanche. Quand il affirme : Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! — il est difficile de faire plus explicite. La question n’est donc pas de mourir ou de ne pas mourir, de souffrir ou de ne pas souffrir. Ce n’est pas cela qui détermine qui est enfant de Dieu et qui ne l’est pas. La question est: de quel genre de mort ou de souffrance il s’agit et si on a les moyens de les vivre. C’est cela qui détermine l’enfant de Dieu.
2e variation: Vous périrez comme les Galiléens
La deuxième chose à laquelle s’applique l’allégorie de la stérilité du figuier, c’est la sentence de Jésus: le vous périrez tous de même. Ici, la véritable question à poser serait la suivante : comment les Galiléens ont-ils péri, pour que leur façon de périr soit si redoutable ? La réponse est dans l’évangile : ils ont péri pendant qu’ils offraient des sacrifices et, mieux encore, leur sang a été mêlé à celui de leurs victimes. Pendant le sacrifice donc. Mais qu’est-ce à dire?
Le sacrifice est, par excellence, l’une de ces choses que les hommes font de leurs mains pour se protéger. C’est encore le figuier qui revient, masqué. Tout sacrifice consiste à exercer de la violence sur un autre être (homme ou animal) afin d’éloigner la violence de soi-même : tuer afin de reste soi-même en vie, tel est l’essence du sacrifice. (Voyez l’exemple, plus haut, de Caïn et Abel).
Et c’est là qu’on comprend le sort malheureux des Galiléens : il leur arrive cela précisément qu’ils veulent éviter. Ils meurent avec le sacrifice qu’ils offrent, leur sang y est même mêlé. Tel un figuier stérile, leur sacrifice a donc été lui aussi stérile, inefficace, inutile : il a accru la violence au lieu d’en préserver, il l’a rapprochée au lieu de l’éloigner. Vous périrez tous de la même manière signifie donc ici : votre tendance humaine à sacrifier les autres pour protéger votre tête, à transformer les autres en feuilles de figuier pour couvrir votre nudité, eh bien cela vous retombera dessus. Si vous continuez comme ça, un jour arrivera où ce mécanisme ne vous sauvera plus. Le figuier sera planté là comme un con mais il ne portera aucun fruit.
2e variation (bis): Le sacrifice, la terre et le pouvoir
Notez d’ailleurs que l’affaire est hautement politique. Les Galiléens n’ont pas simplement péri avec leurs sacrifices. C’est l’occupant Romain qui s’est chargé de sacrifier les sacrificateurs. Abraham Heschel, un des plus grands rabbins et théologiens juifs du 20e siècle faisait remarquer ceci que le culte sacrificiel n’était pas seulement une affaire « religieuse ».
[Il] était doté d’une signification politique suprême. Il était la principale condition de la sécurité du pays et peut être comparé au culte de la défense militaire à notre époque. Les deux ont leurs racines dans le souci de la sécurité. Cesse d’apaiser les dieux par des offrandes sur les autels et leur colère te frappera. Les sacrifices sont un moyen de prévenir cette colère.
A. Heschel, The Prophets, p. 251
D’ailleurs, ajoute-t-il, c’est une des raisons pour lesquels les chrétiens seront tant persécutés dans l’empire romain. En refusant d’offrir des sacrifices aux dieux romains, ils étaient soupçonnés de mettre en danger l’empire lui-même, si bien qu’on leur reprochera d’être à l’origine la catastrophe finale : l’écroulement de l’empire sous l’assaut des barbares. Et comme le montre cet exemple, le sacrifice véritable est toujours un sacrifice humain. Ce que l’homme est toujours tenté de sacrifier en premier lieu, pour se protéger, c’est son semblable.
Ce mécanisme existe au niveau personnel. Mais c’est au niveau politique qu’il est le plus dangereux: à ce niveau-là, il n’est plus seulement une métaphore mais une réalité. Tuer pour se protéger, tuer pour défendre sa terre, les exemples politiques de ce « ministère » de la défense seraient nombreux à citer: la guerre est un grand champ de sacrifices ; le travail obscur des services secret en pourrait être un autre exemple ; les arrestations et autres exécutions sommaires du fameux « ennemi intérieur », les frappes préventives contre des terroristes, « Guantanamo », etc.
Au fond, Pilate fait la même chose que les Galiléens. Ces derniers offrent un sacrifice (animal) pour protéger leur terre. Pilate, en les tuant, offre un sacrifice (humain) pour la gloire de la terre de Rome. C’est cela, la guerre. C’est pourquoi, pour le Juif de la diaspora et pour le chrétien, renoncer à la terre (voir dimanche dernier) est une façon de faire économie de la violence.
3e variation: Le sacrifice inutile, la mort insensée
Tous les exemples précédents suivent la même logique et sont frappés par la prophétie de Jésus : loin d’arrêter la violence, ils l’augmentent: plus on frappe les terroristes, plus il y en a; plus on exécute des opposants, plus il y en a. C’est donc un mécanisme aussi stérile que le figuier. Autrement dit, du point de vue de l’efficacité qu’on en attend, ces morts meurent bien souvent pour rien. Et ceux qui la perpètrent, dès qu’on soupçonne leur loyauté, finissent un jour ou l’autre par voir leur sang mêlé à celui de leurs victimes. Ils périssent comme les Galiléens.
Mais Jésus, qui ne fait jamais juste ce qu’on lui demande, ajoute lui-même un deuxième exemple à celui qu’on lui rapporte : l’histoire de 18 autres malheureux tués par la chute de la Tour de Siloé. Similaire au premier exemple qui parle d’un sacrifice inutile, le second exemple parle d’un accident qui est l’autre forme d’une mort qui n’a aucun sens. Les deux formes de morts mentionnées sont donc inutiles. On espérait de la première qu’elle ait un sens mais elle accouche de rien : et Jésus la compare donc, à raison, avec un accident.
Vous périrez tous de la même manière… Votre mort sera inutile. Votre mort ne fera pas sens. Votre mort, même à 90 ans, rempli d’années et de richesse, tombera à plat, si… Si vous ne vous convertissez pas. Voici comment Gil Baillie résume toute la chose :
Sans repentance, nous pouvons mourir soit en participant à l’ancien système sacrificiel destiné à conjurer la violence et en étant victime de son retour de flamme, soit en mourant d’une mort fondamentalement accidentelle et donc dénuée de sens.
Gil Baillie
La question fondamentale de la vie chrétienne n’est pas, comme pense DJ Kerozen, que les enfants de Dieu sont protégés contre la souffrance et le mal. La véritable question, c’est de quelle mort ils meurent. C’est de savoir si leur mort est aussi insensée ou pas, si leur sacrifice est inutile ou non. Et ce que Jésus propose quand il dit si vous ne vous convertissez pas…, je l’appelle l’anti-sacrifice.
4e variation: L’anti-sacrifice ou la conversion
Une mort dénuée de sens signifie que la vie qui l’a précédée n’en avait pas non plus. Donner à la vie un sens, afin que la mort en ait une, telle est la promesse de ce que Jésus appelle la conversion : qui est le condensé de sa propre vie. Parce qu’il serait long de s’y étendre, je vous raconte pour finir une petite anecdote.
Récemment, pour la préparation d’un enterrement, j’ai été impressionné par l’attitude de l’arrière-petit-fils, du haut de ses dix ans, et par la façon décontractée et sereine dont il a parlé de son arrière-grand-père défunt. Alors que, d’ordinaire, on éloigne les enfants de ces choses-là, ce garçon avait même une sorte de plaisir à rendre cet hommage à son Uropa. Dans la complicité entre générations qui se tissait ainsi, chacun semblait savoir quel rôle il avait à jouer : le grand-père devait partir en paix pour que l’arrière-petit-fils puisse raconter son histoire.
L’histoire en elle-même n’a pas d’intérêt au-delà de l’impression qu’elle a faite sur moi. Mais je la raconte pour ce à quoi elle m’a fait réfléchir. Mourir, c’est faire un (dernier) cadeau aux vivants. Vont-ils l’accepter, vont-ils le refuser, cela dépend de la façon dont on a vécu. Il y a des morts dont on est fiers, des morts dont dont on raconte l’histoire, sourire aux lèvres. Et c’est précisément ce que font les chrétiens. Chaque dimanche, ils se rassemblent pour célébrer la mort de Jésus, parce que c’est une mort dont ils peuvent se réjouir, c’est une mort qui mérite d’être racontée et célébrée.
Et pourquoi ? Parce que la mort de Jésus est un anti-sacrifice : elle ne consiste pas à tuer l’autre pour rester en vie, mais à donner sa vie pour que l’autre vive. Tuer l’autre pour vivre soi-même, c’est la logique du sacrifice. C’est le figuier stérile. Refuser cela, ça s’appelle se convertir. Et ça veut dire: se donner (jusqu’au bout) pour que les autres aient la vie. C’est le figuier nouveau (bêché, arrosé…) qui, peut-être, portera du fruit. Dans un cas, on troque sa vie pour la mort de l’autre. Dans l’autre on troque sa mort pour la vie de l’autre.
D’où la réponse du vigneron à son maître: ‘Maître, laisse-le encore cette année… Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.’ Il s’agit là, dit Gil Baillie, d’une annonce déguisée de la passion qui arrive, dans un an. Le figuier est condamné, il ne porte pas de fruit. Mais le vigneron, c’est-à-dire Jésus, demande un délai d’un an. Dans un an, à peu près, à partir de cet épisode, ce sera la Pâques et la Croix à Jérusalem. La croix en terre, figuier d’un autre genre, sera planté et, alors, peut-être, il portera du fruit. Bien sûr, si les hommes acceptent le deal. Leur mort, alors comme leur vie, ne sera peut-être plus inutile.
Que dire ? Je n’ai pas réellement compris le commentaire de ce dimanche. Peut être était ce l’objectif ? Je relirai plusieurs fois au cours de la semaine peut être ainsi pourrais je capter quelque chose.
Bonjour Audrey,
Merci ;). Et non: l’objectif n’est pas d’être hermétique. C’est bien le contraire. Voudras-tu (si tu as le temps) me partager par e-mail les points « obscurs », je réécrirais volontiers le billet. Bon dimanche !
Merci. René Gérard en filigrane
J’avais voulu écrire que trop peu de tes lecteurs vont comprendre mais je me suis abstenu. Mais le commentaire d’Audrey me faire revenir à la charge.
Bonjour Léonard, j’aime bien te lire. Merci pour ton commentaire et ta plume si bien appliquée.
Mais j’ai des réserves sur ta définition du sacrifice. On peut sacrifier sans tuer. Je peux offrir les produits de mon champs en sacrifice. Tuer pour nous nourrir sa vie, c’est plutôt de la prédation,,, ton positionnement fait que ce que tu appelles non sacrifice, le fait de se donner pour que l’autre vive. Or, ce fait applicable à Jesus est lui-même un sacrifice. En tout cas je voudrais connaître ta perspective sur ta lecture.
Cher Edem,
Merci pour ce commentaire qui pousse à aller plus loin. Ce blog se veut avant tout un espace pour ce genre de conversations. Alors merci. J’aurais quatre commentaires sur ta remarque.
1. La définition du sacrifice que je donne ne concerne pas vraiment la matière de ce qu’on offre mais l’intention. (Pour utiliser le vocabulaire d’Aristote, tu me ramènes à la cause matérielle alors que je visais la cause finale). Peu importe la chose qu’on offre (humain, animal ou végétal), l’intention est toujours de détourner la colère du dieu vers l’offrande afin d’être épargné soi-même. L’anthropologue René Girard dit qu’il s’agit de « tromper la violence » en lui désignant une autre cible.
2. La question de savoir si la mort de Jésus est un sacrifice « dans ce sens là » n’est pas aussi évidente que tu le dis. Ça fait de Dieu le Père un dieu coléreux et tellement vengeur qui a déversé sa colère sur Jésus, offert en sacrifice : ce qui est tout le contraire du Dieu que Jésus voulait révéler. Mais la question même de savoir si cette mort est un sacrifice « tout court » n’est pas non plus évidente et ce, depuis le nouveau testament lui-même : l’épître aux Hébreux qui est le texte fondamental en la matière ne sait pas où donner de la tête. Le sacrifice du temple, dit-il est obligé de se répéter encore et encore, ce qui revient à dire qu’il ne porte pas du fruit (cf. Figuier). Un sacrifice, par définition, a donc besoin d’être répété pour la raison, comme je pense, qu’au lieu d’arrêter la violence, il l’augmente. Par contre, celui du Christ, dit l’épître aux Hébreux, a mis fin à tous les sacrifices parce qu’il s’est accompli « une fois pour toutes » (epaphax). Le « sacrifice du Christ », dit-il est donc un sacrifice d’un autre genre, totalement différent de celui du Temple. Autant donc lui trouver un autre nom. « Anti-sacrifice » n’est pas la meilleure trouvaille mais je l’ai utilisé dans un esprit pédagogique pour faire rapidement saisir ce que j’entendais.
3. On pourrait aussi essayer une distinction du sacrifice et de l’anti-sacrifice en vérifiant ceci: la victime est-elle forcée d’y aller ou la victime décide d’y aller. Tout ça ne clôt rien, ça ne fait que relancer les débats. Et on ne peut évidemment pas tout dire dans un billet.
4. Cela dit, le débat n’est pas clos, même entre anthropologues et théologiens. Et c’est là que je vous rejoins (dans le débat). Il y a ceux qui disent qu’il faut distinguer catégoriquement entre offrande et sacrifice (Luc de Neusch, par exemple). Ça veut dire, comme tu dis, que je peux offrir quelque chose sans sacrifier. Mais il y a d’autres qui rétorquent que même pour offrir des mangues ou des tomates, je suis obligé de les arracher à la vie (Wirzba). Ce n’est pas parce que la tomate ne crie pas « aïe aïe » que ce n’est pas une vie. Dans ce cas, le sacrifice est partout et la question décisive n’est plus comment y échapper mais, après avoir profité de cette chaîne de sacrifice qui nous donne la vie, comment apprendre à s’offrir soi-même à son tour. Autrement dit: vivre du sacrifice afin d’aller vers « l’anti-sacrifice ».
5. J’essaierai de mettre en ligne demain un texte sur les rapports de ces débats avec l’eucharistie.