La Bible dit que nous ne pouvons voir Dieu que de dos, une fois qu’il est passé. C’est en faisant mémoire de ce premier passage que nous re-connaissons ses passages suivants.

C’est une blague ?

Voici une blague : un athée invétéré, lors d’une randonnée, tombe d’une falaise. Dans sa chute, il s’accroche à la branche d’un arbre. Suspendu entre ciel et terre, et après avoir crié en vain au secours, lui vient une idée de génie : Dieu. Eh oui, pourquoi ne pas essayer ?

Il crie et promet à Dieu de se convertir, de devenir Mère Teresa, si Dieu lui fait signe. Et… Dieu répond : « — Fais-moi confiance, lâche la branche ! » Et lui : « c’est une blague ? » Et… il refuse. Ce type a un cousin dans la Bible : le général Naaman qui va voir Élisée avec sa lèpre, veut un signe, en reçoit un et s’énerve, parce qu’il pense qu’on se paye sa tête.

Les signes, ça se reconnaît

D’une certaine façon, nos deux amis ont raison : demander un signe est une chose. Savoir le reconnaître est une autre. La raison ? C’est que, pour savoir à quoi renvoie un signe, il faut déjà avoir su ce qu’il veut dire. Les signes, on ne peut pas les connaître. On les reconnaît. Ce n’est qu’en le connaissant une deuxième fois — en re-connaissant donc — que nous connaissons un signe. On le connaît donc après coup.

Un panneau inconnu à l'avance n'a aucun sens
Un panneau inconnu ne veut rien dire

La Bible dit que nous ne pouvons voir Dieu que de dos, une fois qu’il est passé. C’est en faisant mémoire de ce premier passage que nous re-connaissons ses passages suivants, en gardant en mémoire ses bienfaits passés que l’on reconnaît ses bienfaits suivants.

Faire mémoire

C’est pour cela que la première rencontre est (presque toujours) aussi terrible : elle se fait sans mémoire. Il faut lâcher la branche sans savoir ; il faut se baigner dans le Jourdain, alors qu’il y a mieux comme fleuve.

Mais une fois ce passage risqué, comme Naaman, on devient reconnaissant dans tous les sens du mot. Peut-être y a-t-il là une raison pour laquelle Jésus, souvent, s’énerve contre ceux qui demandent des signes. Au lieu, dirais-je, de demander plutôt la grâce de les reconnaître.

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